La gaieté • Justine Lévy

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Il y a dix ans, je découvrais Justine Lévy avec Rien de grave, qui est resté depuis comme étant l’un de mes romans préférés. J’étais donc très impatiente de pouvoir lire son nouveau roman et je remercie les éditions Stock pour cette lecture.

Résumé …

« C’est le paradis, c’est mon paradis, je ne sais plus rien de la politique, des livres qui paraissent, des films, des projets de Pablo, de l’autre vie, la leur, c’est comme un jeûne, une ascèse puéricultrice, c’est comme si j’avais été opérée de ma vie d’avant, je ne sais pas si ça reviendra, je ne sais même pas si je le souhaite, j’adore cette nouvelle vie de mère de famille un peu débile mais résignée, les jours cousus les uns aux autres par l’habitude et la routine, je me voue tout entière à mes enfants, je les tiens fort dans mes bras, je les tiens fort par la main, et bien sûr qu’eux aussi me tiennent et qu’ils m’empêchent de tomber, de vriller, bien sûr qu’eux aussi me rassurent, me comblent, me protègent et me procurent cette joie bizarre, assez proche de la tristesse peut-être, parce que je vois bien que ce n’est plus seulement de l’amour, ça, au fond, c’est de l’anéantissement. »

Mon avis …

La gaieté n’est pas mon roman préféré de l’auteur, c’est certain, mais qu’il est agréable de retrouver sa plume si particulière. On la reconnaitrait entre mille et j’aime cette singularité dans son écriture. Cette lecture peut, je pense, désarçonner les personnes qui ne sont pas habituées aux romans de cette auteur, et sans doute que la lecture de ses romans précédents est également utile pour bien cerner le contexte qu’elle décrit.

Dans ce livre, nous retrouvons Louise en tant que jeune maman et j’ai beaucoup aimé cette description de la maternité, de l’inquiétude permanente, de cette volonté de bien faire, de voir ses enfants s’épanouir, être heureux, rester loin de la tristesse. Je n’ai pas, pour ma part, vécu la maternité donc sans doute n’ai-je pas réellement pu m’identifier à tout ce qu’elle décrit, mais j’ai beaucoup apprécié ces passages sur la difficulté d’être mère, qui est racontée avec beaucoup de réalisme et de façon très directe.

Si j’évoquais ses romans précédents, c’est parce que son contexte familial est, encore une fois, évoqué, et notamment cette mère si particulière avec laquelle elle n’a jamais réellement réussi à lier des liens mère-fille « normaux ». La complexité de cette femme et des sentiments de Louise sont par moments difficile à appréhender mais il est évident que cette mère a marqué la vie de l’auteur. En devenant elle-même maman, elle tente donc de comprendre son passé pour s’en libérer une fois pour toutes, pour tenter enfin d’être vraiment gaie, loin de cette tristesse omniprésente. On sent sa volonté très forte d’épargner ses enfants des souffrances qu’elle a pu vivre et de s’affranchir de son passé douloureux.

Justine Lévy est une femme particulière, complexe, et j’aime cela chez elle. J’aime que ses romans soient torturés, comme écrits sur le vif, et j’aime la voir tenter de comprendre sa vie, son passé, son quotidien avec un humour tout particulier et avec beaucoup de réalisme aussi.

Pour résumer …

La gaieté n’est pas mon roman préféré de cette auteur mais j’ai aimé retrouver son écriture si particulière et l’évocation de thèmes habituels comme celui de sa mère, cette femme si spéciale et complexe. Ce roman assez torturé traite de la maternité et de ce passé qui se transmet et duquel il est difficile de réellement se séparer.

Ma note : ★★★★★☆
(15/20)

11 réflexions sur “La gaieté • Justine Lévy

  1. Je n’ai jamais lu de livre de cette auteure, pourtant j’ai été plusieurs fois intrigué par ses livres. Le fait que tu mettes l’accent sur l’originalité de sa plume m’incite encore plus à la découvrir 🙂

  2. Je n’aime pas du tout son style, ni son personnage, donc je me passerai de cette lecture ! Les deux précédents romans m’énervent en fait ! ^^
    Mais je comprends qu’on puisse accrocher et aimer, elle a effectivement un style bien particulier.

  3. Justine Lévy est une auteur que j’adore . Ma première découverte de cet auteur fut avec Rien de grave et j’avais mais juste adoré. Comme tu le soulignes elle a une écriture particulière . J’ai toujours l’impression d’être en plein dans un tourbillon quand je la lis . Aucun répit et qu’est ce que j’aime ce genre d’écriture… Ca me touche tout simplement .

    Pour ce roman je suis comme toi, j’ai moins aimé peut-être parce que le thème de la maternité ne me parle pas pour le moment … Mais j’ai aimé retrouvé cette plume si particulière …

  4. En commençant ma lecture j’ai eu beaucoup de mal, comme tu le dis. C’est la première fois que je me plongeais dans un livre de l’auteur et l’écriture m’a un peu désarçonnée. Mais une fois qu’on s’y habitue, c’est un vrai régal !
    Je pense aussi être passée à côté de certains détails de son contexte familial n’ayant pas lu ses autres livres, mais une chose est sûre, ça me donne bien envie de découvrir les autres !

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