Carnets de thèse • Tiphaine Rivière

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On a tous côtoyé des doctorants, en cours de rédaction de leurs thèses, et on s’est tous interrogé sur le fait que celles-ci étaient souvent interminables. J’étais très curieuse de lire cette bande dessinée, ayant souvent entendu dire que, faire une thèse, était une expérience assez traumatisante et je suis ravie de m’être laissée tenter et de l’avoir acheté ce mois-ci en librairie.

Résumé …

Quand une jeune enseignante quitte son collège de ZEP pour se lancer, euphorique, dans une thèse, elle n’imagine pas le chemin de croix sur lequel elle s’engage… Autour de Jeanne défile l’univers des thésards : le directeur de recherche charismatique, expert dans l’art d’esquiver les doctorants qui attendent fébrilement la lecture de leurs pavés ; la secrétaire usant de toute l’étendue de son pouvoir d’inertie dans le traitement des dossiers dont on l’accable ; les colloques soporifiques où sont livrés en pâture les aspirants chercheurs ; les amphis bondés de première année devant lesquels ils s’aguerrissent en étrennant des cours laborieux payés au semestre et dont ils recueillent les fruits dans des copies désarmantes de candeur ; la jungle de la compétition académique et le dénuement d’une université malmenée ; la famille et les amis qui n’y comprennent rien ; l’infortuné compagnon endurant par procuration le calvaire de cette thèse qui n’en finit pas… À la manière d’un récit d’apprentissage, avec drôlerie et finesse, ce roman graphique raconte le quotidien de doctorants qu’on compte aujourd’hui en France par dizaines de milliers et qui, comme Jeanne, poursuivent leur recherche comme une quête existentielle. Vous en connaissez forcément. Après avoir lu ce livre, vous ne leur demanderez plus : « Alors, cette thèse ? »

Mon avis …

Cette BD est en grande partie je suppose autobiographique puisque l’auteur a été elle-même thésarde en littérature et c’est par le dessin qu’elle a choisi de raconter son expérience par le personnage de Jeanne. C’est une bande dessinée qui est très drôle et en même temps assez sidérante. On comprend rapidement qu’il est difficile de mener à bien sa thèse en 3 ans comme cela est normalement prévu au départ.

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Cette BD m’a un peu rappelé les romans de Zoé Shephard qui dénonce quant à elle les dérives de la fonction publique et du statut de fonctionnaire. Ici, Tiphaine Rivière raconte comment les doctorants sont utilisés par les Universités pour donner des cours sur des sujets pour lesquels ils ne sont souvent pas spécialisés, et surtout pour une rémunération misérable. Cela est bien sur valable pour les cas où ils sont rémunérés, et quand ils le sont, c’est plusieurs mois après avoir donné les cours en question.

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Faire une thèse c’est donc se préparer à des galères. Des galères financières, des crises dans son couple, une incompréhension de l’entourage. Difficile également de penser à autre chose qu’à sa thèse, de ne pas être rempli de doute, surtout quand le directeur de thèse qui a été affecté à sa thèse n’est pas réellement investi et laisse le doctorant nager dans ses incertitudes.

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J’ai beaucoup ri, j’ai adoré l’humour qui traverse les pages, le réalisme avec lequel le sujet est traité et les dessins m’ont également beaucoup plu. C’est une BD qui je recommande, que vous fassiez une thèse ou pas, je trouve que cette BD est très éclairante sur le sujet car elle permet de se rendre un peu mieux compte des difficultés d’une telle période dans la vie d’un étudiant, souvent perdu dans ses recherches sans réellement voir le bout du tunnel.

Pour résumer …

Une BD excellente sur les galères de la réalisation d’une thèse, sur ces années qui s’accumulent pendant lesquelles on doute, on vit l’incompréhension de l’entourage, on se sent isolé du monde extérieur et obnubilé par ses recherches. Beaucoup d’humour mais aussi une certaine dénonciation de la précarité du statut de doctorant et du système qui préfère les utiliser plutôt que de les pousser dans leurs recherches.

Ma note : ★★★★★★
(19/20)

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12 réflexions sur “Carnets de thèse • Tiphaine Rivière

  1. Cette BD m’a l’air super sympa ! Plutôt drôle également. Concrètement ta chronique m’a bien fait pensé à mon chargé de TD de fonds de commerce qui semble avoir au moins 35 et qui est toujours doctorant et qui en plus de ça dispense des TD depuis de nombreuses années dans toutes les matières possibles et imaginables (civil, droit du travail, droit du fonds de commerce, il parait « spécialisé dans tout ». Bref, j’espère pouvoir la lire un jour 🙂

  2. J’aimerais vraiment le lire ! Côtoyant en permanence des doctorants au quotidien, j’ai l’impression que ce livre peut être un bon sas de décompression à la lecture de ton avis !

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