Sous les étoiles silencieuses • Laura McVeigh

Les années passent et j’apprends à cerner mes goûts en matière de littérature. A détecter même quand un roman saura profondément me toucher. Les romans sur l’Afghanistan me bouleversent toujours, en raison de ce que vit sa population. Que ce soit Khaled Hosseini, ou encore Nadia Hashimi par exemple, je sais que c’est un contexte qui me bouleverse. En découvrant Sous les étoiles silencieuses, sa magnifique couverture et ce résumé, j’étais certaine qu’il me fallait lire ce livre. Un grand merci à Fleuve pour l’envoi de ce roman en avant première. Ce premier roman est en librairie depuis le 08 février 2018.

Résumé …

Il y a certains voyages qu’on n’aimerait jamais avoir à faire. Et que l’on fait pourtant s’ils offrent le seul moyen de survivre. Été 1990. Afsana, 15 ans, se trouve à bord du Transsibérien vers la Russie. Elle vient de loin. De très loin. Sa ville, Kaboul, l’endroit où elle se sentait jadis chez elle, a été ravagée par la guerre civile, suite à l’arrivée des talibans. Depuis, Afsana et les siens sont en fuite, parcourant le pays d’un bout à l’autre, en perpétuelle recherche d’un lieu où enfin trouver la paix. Cet ultime trajet en train est l’occasion de se remémorer les événements qui ont précédé le départ, mais aussi toutes les étapes de cette longue fuite en famille. Afsana se souvient de la belle maison au cœur de la ville et de l’arbre de Judée dans le jardin, de l’amour de ses parents, de leur foi en l’avenir. Du bonheur d’être unis. Mais aussi de l’horreur qui s’immisce progressivement dans le quotidien et qui finit par les contraindre à partir. Avec, au bout du voyage, une unique question : comment recommencer lorsque tout a été perdu ?

Mon avis …

Lorsque l’on rencontre Afsana et sa famille, ils vivent à bord d’un train. Cette situation n’est pas nouvelle, voilà longtemps maintenant qu’ils parcourent sans arrêt ce trajet en train, ne sachant pas où s’arrêter, n’ayant nulle part ailleurs où aller. Ils ont quitté Kaboul, et sont à la recherche d’un nouveau foyer. Mais lorsque l’on quitte tout ce que l’on a connu, sa maison, sa famille, son pays, il n’est pas facile de tout recommencer. Dans ce train dans lequel ils vivent désormais, ils s’interrogent sur ce que sera leur vie, sur ce pays qu’ils ont quitté. Ils s’instruisent, comme ils le peuvent, jouent pour passer le temps. Ils sont ensemble, et c’est le plus important.

« C’est une chose terrible que de fuir sa maison en pleine nuit, de voir la peur dans les yeux de ses parents et de savoir qu’on ne reviendra jamais. C’est une chose terrible que de ne plus être chez soi nulle part. Mais quand on ne peut plus lire, apprendre, chanter, ni même marcher toute seule au soleil, on ne peut plus vivre. On ne peut plus rester. »

Laura McVeigh possède une écriture fluide, simple, qui a su m’embarquer. Ce voyage en train est l’occasion pour chacun de se souvenir de leur vie d’avant mais aussi de se remémorer ce voyage qu’ils ont entrepris. Les parents racontent à leurs enfants l’Afghanistan, tel qu’ils l’ont connu, avant l’arrivée des Talibans, avec des femmes libres de se vêtir, d’étudier, avec de la musique dans chaque maison, et des magasins qui ouvraient à chaque coin de rue. Difficile pour ces enfants d’imaginer leur pays sans les bombes et sans la guerre. Afsana se rappelle aussi sa vie qui a été transformée le jour où les talibans se sont imposés et ont commencé à mettre en place leurs propres lois. Les scènes décrites par l’auteur sont parfois très difficiles, presque insoutenables, et pourtant elles sont à l’image des violences et tortures commises par ces hommes. La réalité de la guerre, voilà ce que Laura McVeigh raconte dans son roman.

Ce que je n’avais pas imaginé, c’était à quel point ce roman me surprendrait. Il m’a amené là où je ne m’attendais pas, il m’a fait comprendre que chaque histoire peut être racontée de plusieurs manières et qu’un être humain peut cacher en lui des centaines de vies différentes et des millions de souffrance. On pense tout savoir de la vie d’Afsana, mais on comprend petit à petit qu’elle a vécu beaucoup de moments tragiques, d’épreuves destructrices et qu’elle tente de se reconstruire comme elle le peut. Le courage de cette jeune fille m’a serré le coeur, et l’injustice de sa vie nous bouleverse. Encore une fois, voilà un livre qui nous permet de comprendre ce que veut dire être réfugié, et à quel point simplement dormir et manger sont une lutte quotidienne quand on ne possède même plus de chez soi. Lisez ce livre, il vous enrichira de mille et une façons.

Pour résumer …

Lorsque la guerre s’impose, que reste-t-il ? Afsana a dû quitter l’Afghanistan avec ses proches, pour espérer survivre et reconstruire une nouvelle vie ailleurs. Son courage et sa vie sont bouleversants, et ce livre est un sublime récit de la tragédie dans laquelle sont plongés des milliers de réfugiés, privés de tout.

Ma note : ★★★★★★
(20/20)

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2 réflexions sur “Sous les étoiles silencieuses • Laura McVeigh

  1. Je viens de le lire, je l’avais reçu au boulot, et j’hésitais… Grâce à ton enthousiasme, j’ai tenté et j’ai été transportée, émue au plus profond de mes tripes par l’histoire de cette jeune fille. Comme toi, je ne m’attendais pas à autant d’épreuves, à une telle surprise… Un vrai coup de cœur ❤

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