Une histoire corse • Dodo et Glen Chapron

S’il y a bien un avantage à mon métier de bibliothécaire, c’est de pouvoir découvrir autant de bandes dessinées que je le souhaite, dès leur acquisition. Et cela est également valable en tant qu’abonné, puisque l’abonnement à la médiathèque permet d’emprunter, sans aucun risque de regretter un achat, des dizaines de bandes dessinées et de faire ainsi de jolies découvertes ! Je n’avais pas vu passer cette parution et c’est donc par curiosité que j’ai décidé de l’emprunter.

Résumé …

Comme tous les étés, Catherine passe ses vacances dans la maison familiale en Corse. Surprise un soir par l’un de ces orages dont seule l’île de Beauté a le secret, elle trouve refuge dans la voiture d’Antoine. Après une rapide discussion, elle découvre que ce charmant inconnu n’est autre que son demi-frère caché ! Dans la grande tradition de l’omerta corse, l’existence de ce frère lui a été dissimulée depuis plus de 20 ans. Antoine savait et Catherine cherche à comprendre. Alors qu’ils décident de rattraper le temps perdu, ils exhument peu à peu d’autres secrets de famille. Mais certains feraient peut-être mieux de rester enfouis…

Mon avis …

Lorsque Catherine retourne en Corse un été au début des années 80, elle ne s’attend pas à tomber nez à nez avec un homme qui lui assure qu’il est son frère. Elle qui pensait tout connaître de la vie de sa mère va alors découvrir qu’elle lui a caché bien des choses, et notamment la naissance de ce garçon, des années auparavant, ainsi que son mariage avec le père de cet homme. D’abord un peu méfiante, elle va apprendre à faire confiance à Antoine qui va lui décrire cette femme d’une façon totalement différente de la mère qu’elle connaît. Elle va la découvrir jeune, amoureuse, insouciante, libre aussi. C’est une plongée dans le passé, dans les non-dits familiaux, à une époque où le divorce était une honte qu’il fallait mieux enfouir quitte à en souffrir.

C’est finalement le drame d’une vie que raconte cette bande dessinée, la déchirure laissée par la séparation forcée entre une mère et son enfant. Une souffrance d’autant plus forte qu’elle ne pouvait être assumée, devant privilégier les apparences pour éviter d’être jugé. J’ai été bouleversée par cette partie de l’histoire que j’ai trouvé pleine d’humanité, et qui raconte ce temps qui passe, et qui ne peut refermer certaines blessures. J’ai particulièrement aimé les dessins et les couleurs, notamment lors des flash-back, et c’est pour moi un aspect très important lors de ma lecture d’une BD. Cela joue clairement sur mon appréciation finale et sur mon ressenti, et j’ai cette fois-ci été très sensible à ce qui se dégage des illustrations.

En découvrant son frère, Catherine va trouver un éclairage sur son histoire familiale personnelle, mais aussi apercevoir la vie d’un homme duquel elle ne sait rien. Au fur et à mesure que leur relation évolue, vont être mis en lumière ces éléments de vie que nos parents nous transmettent. J’ai, il est vrai, moins aimé l’intrigue autour du frère et de ses secrets, qui ne me semblait pas utile pour que l’histoire soit forte et prenante. Pour moi, c’était un élément en trop dans l’histoire, duquel je me suis un peu désintéressée. J’aurais, je crois, préféré que les auteurs se focalisent davantage sur le passé de leur mère, et sur leurs retrouvailles, qui m’ont semblé un peu précipitées.

Pour résumer …

Des secrets de famille qui, lorsqu’ils sont révélés, dévoilent un drame terrible. J’ai été touchée par l’histoire principale, mais j’ai regretté qu’elle soit un peu mise de côté pour développer une autre intrigue qui m’est apparue comme de trop. Je retiendrais les sublimes dessins et couleurs des flash-back qui ont su me transporter dans une autre époque.

Ma note : ★★★★☆☆
(13/20)

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.