Certaines n’avaient jamais vu la mer – Julie Otsuka

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Dès sa sortie en grand format, ce livre m’a beaucoup tenté, mais je trouvais le prix très excessif par rapport au peu de pages qu’il contenait. J’ai donc décidé d’attendre sa sortie en poche, et je l’ai donc acheté dès sa sortie, avec le sentiment que le prix était davantage justifié. Finalement, je ne regrette pas d’avoir attendu car ce livre ne m’a pas plu autant que je l’espérais.

Résumé …

Nous sommes en 1919. Un bateau quitte l’Empire du Levant avec à son bord plusieurs dizaines de jeunes femmes promises à des Japonais travaillant aux États-Unis, toutes mariées par procuration. C’est après une éprouvante traversée de l’Océan pacifique qu’elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leurs futurs maris. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui auquel elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir. À la façon d’un chœur antique, leurs voix se lèvent et racontent leurs misérables vies d’exilées… leurs nuits de noces, souvent brutales, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l’humiliation des Blancs… Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre et la détention dans les camps d’ internement – l’État considère tout Japonais vivant en Amérique comme traître. Bientôt, l’oubli emporte tout, comme si elles, leurs époux et leurs progénitures n’avaient jamais existé.


Mon avis …

Ce livre est très particulier à la lecture, il est même assez unique concernant l’angle par lequel le récit est raconté. En effet, il n’y a là aucun personnage principal, aucun personnage particulier même, simplement des « nous », des voix qui s’assemblent pour raconter une histoire commune. J’ai trouvé cet aspect du livre très intéressant car totalement inédit et original. Pourtant, cette originalité entraine forcément un récit un peu impersonnel, car en l’absence de dialogues, difficile de réellement entrer dans l’histoire.

Mais surtout, j’ai vite réalisé que le livre était en grande partie composé d’une liste de faits, nous décrivant ce que chacune a vécu, sans que cela ne désigne quelqu’un en particulier. L’auteur nous décrit la vie de ces japonais, en listant toutes les choses qui ont composé leurs vies et leur arrivée sur le territoire américain. Seulement, il m’a manqué un approfondissement, et peut-être aussi un développement concernant une histoire en particulier, car cet enchainement et cette liste d’évènements ne pouvant être rattachés à aucun personnage sont donc rendus très impersonnels au final.

Pourtant, j’ai été touchée par les descriptions, par les espoirs que les japonais entretenaient concernant leur nouvelle vie aux Etats-Unis, et puis par leur départ. Ce petit livre est finalement un fil qui les suit, pour pourtant les laisser partir comme s’ils n’avaient jamais existé. C’était très intéressant à suivre et j’ai beaucoup aimé suivre ces vies, mais j’aurais vraiment préféré m’attacher à des personnages, ou du moins pouvoir en identifier certains. L’aspect impersonnel du livre m’a gêné.


Pour résumer …

Une lecture intéressante, et l’angle du « nous » pour développer le récit est, certes, original, mais un peu trop impersonnel à mon goût. Le livre est un enchainement de listes de faits, d’évènements, de ressentis, sans développement ni rattachement à aucun personnage, et c’est ce qui m’a le plus gêné au cours de cette lecture.

Ma note : ★★★☆☆☆

4 réflexions sur “Certaines n’avaient jamais vu la mer – Julie Otsuka

  1. Je l’ai acheté à sa sortie et c’est vrai que son prix pour le nombre de pages m’avait fait mal… Je suis aussi d’accord sur le fait qu’il est très impersonnel, on n’arrive pas à s’attacher à ce qui se passe ni à s’y impliquer c’est dommage.

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