Dix-sept ans • Colombe Schneck

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Il y a quelques mois, j’ai lu La réparation, de Colombe Schneck et j’ai beaucoup aimé découvrir la plume de cette auteur. En apprenant la parution de son nouveau roman, qui peut même être considéré comme autobiographique, j’ai eu très envie de le lire et je remercie les éditions Grasset de m’avoir permis de le découvrir.

Résumé …

« On m’a élevée ainsi : les garçons et les filles sont à égalité. Je suis aussi libre que mon frère, ma mère est aussi libre que mon père. C’est faux. Je suis une fille, pas un garçon. J’ai 17 ans, mon corps me trahit, je vais avorter. J’y pense toujours, je n’en parlerai jamais à personne. Parfois, je ne suis pas loin de dire le mot, de le partager avec une amie proche. Et puis non, je renonce. Pourquoi ce silence ? »

Mon avis …

Je l’avais pressenti en lisant le résumé, le sujet de ce roman a su me toucher par son sujet, un peu comme l’avait fait Camille Anseaume dans son Un tout petit rienAvec ce roman, Colombe Schneck aborde, 30 ans plus tard, sa grossesse non désirée à l’âge de 17 ans et l’avortement qu’elle a alors subi.

Ce roman nous décrit la complexité psychologique d’un avortement et l’impossibilité d’en ressortir indemne. Colombe Schneck nous rappelle avec beaucoup de justesse le combat de Simone Veil pour légaliser l’IVG, et le chemin parcouru pour le rendre possible. Elle nous rappelle que chaque femme doit avoir le choix et qu’il n’est pas humainement possible de parler d’avortement « de confort ». Elle nous rappelle qu’il n’en a pas toujours été ainsi, que ce droit a été contesté, qu’il l’est perpétuellement et pourtant, il constitue un droit fondamental pour la femme et son intégrité corporelle.

J’ai été très touchée par le récit de Colombe Schneck, par cette impossibilité qui s’impose à elle de vivre de la même manière avant et après cet avortement. Par cet enfant avec lequel elle va vieillir malgré sa disparition. Parce qu’il n’est pas possible de l’oublier, de l’ignorer. Parce qu’il fait partie d’elle. Parce qu’à 17 ans, l’insouciance ne peut pas être condamnée, et parce qu’une enfant ne peut pas être mère. C’est un témoignage que j’ai trouvé très sincère et très émouvant par la manière qu’il a de nous placer du point de vue d’une adolescence plongée trop rapidement dans le monde adulte.

Pour résumer …

Un récit autobiographique qui m’a beaucoup touchée en abordant l’avortement et sa complexité psychologique sur la femme qui le subit ainsi que l’impossibilité d’oublier. En nous rappelant le combat des femmes pour ce droit, Colombe Schneck offre un roman important et émouvant.

Ma note : ★★★★★★
(18/20)

4 réflexions sur “Dix-sept ans • Colombe Schneck

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