Le goût sucré des souvenirs • Beate Teresa Hanika

Comment voir la couverture de ce roman sans repenser à Un goût de cannelle et d’espoir, de Sarah McCoy, lu il y a déjà 3 ans, et publié chez le même éditeur ? Pourtant, ce roman est vraiment très différent. La seconde guerre mondiale étant un contexte qui m’intéresse toujours en littérature, j’ai souhaité lire ce roman et je remercie Les Escales de me l’avoir envoyé.

Résumé …

Elisabetta Shapiro, 80 ans, vit seule dans sa maison familiale au coeur de Vienne. De son enfance, elle a conservé des dizaines de pots de confiture d’abricot, tous confectionnés avec sa mère. Véritable madeleine de Proust, la confiture sucrée la replonge immanquablement dans son passé de jeune fille juive dans la Vienne nazie : son quotidien d’abord faste et luxueux, ses grandes soeurs qu’elles jalousaient secrètement, la voix de sa mère lorsque celle-ci chantait. Et puis l’arrestation de toute sa famille par les SS, la solitude et la perte de repères. Quand Pola, une jeune danseuse, emménage chez la vieille dame, ses habitudes sont chamboulées. D’autant plus que Pola lutte, elle aussi, contre ses propres démons. Malgré leurs différences, les deux femmes vont peu à peu se rapprocher et nouer des liens plus forts qu’elles ne l’auraient imaginé.

Mon avis …

La littérature allemande et moi, c’est souvent très compliqué. Et rares sont les auteurs allemands à réussir à me captiver. J’ai pourtant, chaque fois, l’espoir fou que celui-ci sera différent, et cela arrive parfois. Mais je retrouve quand même cette lenteur, cette contemplation dans l’écriture, qui empêchent que je sois prise entièrement dans le récit. Je ne peux m’empêcher de décrocher, de m’ennuyer, et de regretter que l’histoire ne soit pas plus vivante. La rareté des dialogues joue d’ailleurs souvent là-dedans, et il me semble que c’est vraiment les goûts et sensibilités de chaque lecteur qui rendront ce roman un peu différent à chaque lecture. Certains seront sans aucun doute conquis et d’autres un peu plus mitigés.

Il n’en demeure pas moins que l’histoire reste très belle, même si très mélancolique et un peu triste. Elisabetta vit seule chez elle, à Vienne. A 80 ans, elle continue toujours à voir apparaitre ses deux soeurs, dans son jardin, à côté de l’abricotier, ou dans sa maison. Elles sont le lien qu’elle n’a plus avec sa famille, suite à leur déportation pendant la seconde guerre mondiale. Elle est la survivante, alors qu’elle aurait profondément voulu ne pas les quitter. Lorsqu’elle va accueillir chez elle une allemande, les fantômes de son passé vont plus que jamais se réveiller. Elisabetta revit ses souvenirs, son enfance, ses soeurs, ses parents, et puis les premiers bombardements, et l’horreur qui s’en est suivie.

Je n’ai malheureusement pas aimé ma lecture, même si je souhaitais vraiment que ce soit le cas. Je noterai quand même de jolies citations, et il est certain que l’auteur sait manier les mots. Mais elle n’a pas réussi à vraiment me captiver. Je me suis beaucoup ennuyée, et alors même que ce contexte historique particulier me touche toujours énormément, je n’ai cette fois-ci rien ressenti. C’est donc une véritable déception à mes yeux, mais encore une fois, les goûts de chacun jouent beaucoup dans l’appréciation que nous avons d’un roman. Clairement, celui-ci n’était pas du tout fait pour moi.

Pour résumer …

Habituellement très touchée par les romans traitant de la seconde guerre mondiale, celui-ci a été une déception. Le style de l’auteur est lent et très descriptif, voire contemplatif, et je me suis perdue dans ce roman, sans jamais ressentir d’émotion forte ni même un intérêt pour l’histoire.

Ma note : ★★☆☆☆☆
(07/20)

11 réflexions sur “Le goût sucré des souvenirs • Beate Teresa Hanika

  1. C’est assez intéressant ce que tu dis sur la littérature allemande et le côté contemplatif. Je ne crois pas en avoir lu assez pour le remarquer, mais j’y ferai attention lors d’une prochaine lecture. (en plus ça pourrait me plaire je pense)

  2. Ce roman m’a également laissé un avis bien mitigé… Ce n’est pas la première fois que je lisais un(e) auteur(e) allemand(e) mais j’avoue avoir été assez déçue. Je m’attendais à un traitement différent de l’histoire et j’ai été assez troublée par le manque de chronologie. On est assez perdu au final.

  3. Bonjour,
    Tout d’abord, je souhaitais vous remercier pour ce super blog. Je l’ai découvert quelques mois plus tôt et étant une avide lectrice, c’est avec beaucoup de délectations que je suis vos avis et conseils sur divers livres. Je vais d’ailleurs commencer d’ici peu la lecture « Changer l’eau des fleurs » de Valérie Perrin et j’ai hâte.
    Je lis également beaucoup de livres en anglais (un avantage de connaître certain bouquin avant leur traduction, héhé :)). Puisque vous aimez tant les histoires de la seconde Guerre Mondiale, je ne peux que vous conseiller « Le tatoueur d’Auschwitz » de Heather Morris (orig. The tattooist of Auschwitz). L’oeuvre se base sur l’histoire vraie de Lale Solokov qui, bien que prisonnier du camp d’Auschwitz-Birkenau, deviendra très vite le « Tätowierer » attitré du camp et s’occupera à tatouer tout nouvel arrivant dans le camp. Contre toute attente, Lale y trouvera également l’amour et je n’en dirai pas plus 😉 C’est une histoire tragique, dure, mais une ode à la vie. Il devrait sortir encore cette année en France, mais peut-être en savez-vous déjà entendu parler? Si je me permets de le conseiller c’est parce que ce livre m’a bouleversée et qu’il mérite sa place dans les blogs littéraires. 🙂

    1. Bonjour, votre message me fait énormément plaisir ! En effet ce livre sort début mai et je l’avais repéré il a l’air super ! Je suis ravie de voir qu’il vous a plu. Merci d’être passée par ici et à bientôt. 🙂

  4. La seule chose qui m’avait retenu de l’acheter est son prix par rapport à si peu de pages. Heureusement donc ! Je vais me fier à ton avis et attendre la sortie poche pour le découvrir.

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